Négociation avec UNCAM
PARIS, 19 avril 2010 (APM) – La revalorisation de la lettre-clé SF des sages-femmes à trois euros et l’augmentation de la valeur de la consultation sera un « préalable » à la généralisation de l’expérimentation des sorties précoces de maternité annoncée par l’assurance maladie, préviennent les organisations syndicales UNSSF et ONSSF dans un communiqué commun, jugeant « insuffisante » l’enveloppe de 6,5 millions qui leur est proposée.
L’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) et l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF) constatent la « reprise de la concertation » entre l’assurance maladie et les sages-femmes, marquée par la présence vendredi du directeur général de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam), Frédéric Van Roekeghem, à la commission paritaire nationale.
Au cours de cette rencontre, le directeur général de l’Uncam a jugé important d’aboutir à un accord conventionnel avec les sages-femmes, notamment sur le projet de sortie précoce de maternité, proposant une « revalorisation » des actes SF dans le cadre d’une enveloppe de 6,5 millions d’euros, indiquent les organisations syndicales dans le communiqué diffusé vendredi soir.
Ce montant est jugé « insuffisant » par les deux syndicats, qui dénoncent « la baisse inquiétante du revenu des sages-femmes libérales sur ces dernières années » et qui s’insurgent d’apprendre « en parallèle (…) l’annonce de l’augmentation à 23 euros de la consultation du médecin généraliste, induisant une enveloppe d’un minimum de 250 millions » d’euros.
Les deux syndicats réclament une revalorisation à 3 euros de la lettre clé SF (à 2,65 euros depuis 2002) et une augmentation de la valeur de la consultation, considérant que ces revalorisations sont « un préalable à toute généralisation de l’expérimentation des sorties précoces de maternité ».
« La prise en charge directe par la sage-femme libérale est source d’économie dans tous les cas et en faveur d’une amélioration de la qualité pour la mère et l’enfant », affirment l’ONSSF et l’UNSSF.
La Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a présenté mardi une expérimentation qu’elle mène en Haute-Savoie, en Ille-et-Vilaine et dans les Yvelines, et qui consiste en un service d’accompagnement de retour précoce à domicile et de suivi par une sage-femme libérale des femmes ayant accouché par voie basse et sans complications, rappelle-t-on (cf dépêche APM MHNDD004).
Les organisations syndicales ont reproché à l’assurance maladie d’avoir lancé cette expérimentation sans réelle concertation et l’ONSSF a appelé les sages-femmes à ne pas y participer (cf dépêche APM CANDE002).
Elles dénoncent le manque d’incitation financière en vue d’assurer ces suivis et réclament que leur exercice soit fondé sur une prise en charge globale de la femme, en pré et post-natal.