Réponse de l’UNSSF au communiqué du Syngof

La proposition de loi a clairement pour visée de compléter l’offre de soins auprès des femmes et nous devrions tous nous en féliciter. La HAS (Haute autorité en Santé anciennement ANAES) insiste sur la spécificité de cette prescription : « La différence possible entre l’efficacité optimale des méthodes contraceptives (celle des essais thérapeutiques) et leur efficacité en pratique courante constitue un argument fort pour que la femme et le couple soient impliqués dans un choix adapté à leur réalité quotidienne. »C’est une consultation qui nécessite du temps d’échange « pour accompagner la consultante ou le couple dans la réflexion et le choix de la forme de contraception la plus adaptée à sa situation et sa trajectoire personnelle » mais qui ne relève pas, nous semble-t-il, d’une haute technicité.

La revendication des gynécologues médicaux témoigne essentiellement du malaise de la profession lié à l’évolution de leurs effectifs. Le nombre des gynécologues médicaux diminue régulièrement en raison de la modification de leur formation au fil des dernières années (arrêt du CES en 1986, création du DES en 1987 puis du diplôme de gynéco médicale en 2003).Les effectifs devraient encore chuter de 50% dans les 5 prochaines années, si l’on en croit le site de défense de leur profession (www.cdgm.org/)

Nous pouvons regretter cet état de fait, mais nous devons en tenir compte pour envisager la prise en charge des patientes demain.Face à cette pénurie annoncée, il nous faut examiner les possibilités de relais par les différents professionnels de santé :
– les gynécologues obstétriciens : ils vont, eux aussi, connaître dans les prochaines années, une baisse démographique qui va les rendre moins disponibles
-les médecins généralistes : ils ont au cours de leur cursus, une formation extrêmement courte en ce domaine.
– les sages-femmes, dont le coeur du métier est le suivi de la grossesse normale, comme le soulignent les gynécologues médicaux et nous sommes ravies de cette reconnaissance.
Celles-ci, dont le numerus clausus a augmenté régulièrement ces dernières années, peuvent assurer cette mission. Certaines, travaillant depuis plusieurs années dans les centres de planification, seront immédiatement opérationnelles. Les jeunes diplômées, dont la formation en ce domaine, s’est développée au fil des ans, le seront également. Quant aux autres, la mission des écoles de sages-femmes est d’assurer, outre la formation initiale, la formation continue et nous ne doutons pas de leur engagement en ce domaine. Nous, sages-femmes, revendiquons de rester des spécialistes de la physiologie et du dépistage de la pathologie : le dépistage du cancer du col par la réalisation du frottis et l’examen des seins font déjà partie de nos compétences. La réponse adéquate, en terme de santé publique, aux difficultés d’accès à la contraception des femmes, nécessite que de nouveaux professionnels viennent s’ajouter aux professionnels compétents assurant jusqu’à ce jour cette mission. Le gouvernement nous sollicite. Nous répondons « présent » avec l’ambition de remplir au mieux cette mission auprès des patientes.

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