Communiqués de presse

Fausses couches spontanées / Les sages-femmes ont toute leur place dans le parcours de soins

Le 8 mars au soir a été adoptée en 1ère lecture à l’Assemblée Nationale une proposition de loi visant à favoriser l’accompagnement des couples confrontés à une fausse couche.
L’UNSSF a travaillé en collaboration avec le député Arthur DELAPORTE, à la rédaction de 3 amendements.

Ces amendements visent à renforcer la place de la sage-femme dans la prise en charge des femmes vivant une fausse couche spontanée (FCS).
Ils n’ont malheureusement pas été retenus à l’Assemblée Nationale mais seront déposés de nouveau au Sénat.

Le texte déposé par la majorité prévoit d’apporter un soutien psychologique aux couples confrontés à un avortement spontané.

L’Assemblée Nationale et le Ministre de la santé, en cette journée internationale des droits des femmes, n’ont pas été assez loin dans la compréhension du parcours chaotique de ces patientes.
Nous espérons que les sénateurs seront plus sensibles à cette problématique et permettront aux femmes dans cette situation d’être accompagnées plus dignement.

L’UNSSF souhaite que la prise en charge des femmes en situation de FCS et de leur partenaire soit plus globale.

Les amendements rédigés permettraient aux sages-femmes de prendre en charge les FCS de leurs patientes (environ 50 000 femmes/an concernées) et de leur prescrire un arrêt de travail à la suite de cet arrêt de grossesse. Cela simplifierait le parcours des femmes entre l’annonce de la FCS et son traitement.
Ils permettraient également de créer un entretien post fausses couches pour tous les couples, 4 semaines après la FCS, afin de mieux dépister et prendre en charge les dépressions post FCS.

 

Vous trouverez les amendements déposés par le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale en cliquant sur le lien suivant :

Amendements FCS Groupe Socialiste Assemblée Nationale

 

Ci-dessous les demandes argumentées de l’UNSSF :

 

1°) Pour une prise en charge globale des FCS

Environ 40% du suivi des grossesses est aujourd’hui réalisé par une sage-femme, et ce chiffre est en constante augmentation du fait de la démographie décroissante des gynécologues-obstétriciens. Les sages-femmes assurent entre autres le suivi des grossesses physiologiques, le suivi gynécologique de prévention et les IVG médicamenteuses.

Lorsqu’une patiente présente une FCS, la sage-femme n’est pas habilitée à administrer les médicaments à la patiente car les textes n’ont pas évolué en même temps que ceux des IVG. Une sage-femme peut donc administrer les médicaments lorsque la patiente décide elle-même d’interrompre sa grossesse dans le cas d’une IVG médicamenteuse mais il n’est pas possible de le faire lorsqu’il s’agit d’une FCS. Alors que les médicaments sont les mêmes et à la disposition de la sage-femme. Ce vide juridique a de lourdes conséquences sur le parcours de soin des patientes. Il nécessite un renvoi de la patiente aux urgences, où de nouveaux examens (échographies, consultations et bilans) seront réalisés inutilement, ce qui ne fera qu’augmenter l’angoisse et la détresse des patientes et crée un surcoût inutile pour la sécurité sociale.

En permettant aux sages-femmes de traiter les FCS, nous aurons une prise en charge globale des FCS. Les couples seront ainsi pris en charge par le professionnel de santé de leur choix et qu’ils connaissent, réduisant ainsi l’impact psychologique et permettant un meilleur suivi de ces couples. En effet la sage-femme pourra ensuite plus facilement revoir et surveiller l’état psychologique de ces couples, plutôt qu’un professionnel intervenant sporadiquement dans la prise en charge.

Il faut donc permettre aux sages-femme de prendre en charge les FCS dans leur globalité. Ainsi les couples suivis par une sage-femme auront un meilleur vécu de leur FCS.

 

2°) L’entretien post FCS

Le rapport des 1000 premiers jours pointait déjà du doigt le manque de suivi après l’accouchement et le taux alarmant des dépressions du post-partum : environ 10 à 15% des jeunes mères. Suite à ce constat, il a été créé l’entretien post natal, qui permet au couple de revoir le professionnel de santé ayant assuré le suivi de la grossesse à 2 reprises avant la consultation post-natale qui n’intervient que 2 mois après l’accouchement. Cet entretien permet de mieux repérer et dépister les patientes vulnérables, et permet ainsi de mieux les accompagner.

Sur ce modèle, il serait intéressant de créer l’entretien post-fausse couche, à réaliser 2 à 4 semaines après cette dernière avec le professionnel de santé du choix de la patiente et de préférence, celui l’ayant accompagné pendant sa FCS. Cet entretien doit permettre de dépister les dépressions post FCS ou les patientes à risque et doit permettre de leur proposer un suivi psychologique.

Cet entretien devra être pris en charge à 100% par l’assurance maladie afin de faciliter son accès et utilisation par les couples.

 

3°) L’arrêt de travail

La sage-femme devrait pouvoir prescrire au besoin un arrêt de travail à la patiente comme après une IVG.